Régente littéraire de formation, Marjorie Duwé a toujours enseigné dans le fondamental en co-titulariat : elle travaillait avec des classes de 5ème et 6ème années primaire dans la région du Centre en Hainaut, à Morlanwelz. La genèse de son projet ? « Dans le cadre de ma pratique pédagogique, j’avais remarqué que nous étions au point mort sur le plan numérique. C’était avant l’arrivée du covid-19. »

J’ai donc imaginé de créer un aquarium numérique pour apporter une plus-value numérique aux projets pédagogiques de mes collègues et leurs élèves, de la troisième maternelle à la sixième primaire. J’ai inscrit le projet dans la démarche d’autodiagnostic des plans de pilotage, ces dispositifs qui décrivent les actions à mettre en place pour contribuer à l’amélioration des systèmes éducatifs.

Marjorie Duwé

L’objectif, ce n’était pas de faire du numérique pour faire du numérique », explique l’enseignante, « mais de stimuler la participation de tous les membres de la classe pour qu’ils ne restent jamais inactifs devant leur écran. J’ai eu d’abord l’idée de créer un livre digital après une excursion. Puis j’ai pensé à concevoir le journal de l’école, à créer des exercices de phonologie, à programmer… » Pour apporter une dimension ludique supplémentaire, Marjorie a introduit des avatars qui représentent l’enfant et lui permettent d’interagir.

« Derrière tout ça, l’intention était de développer les compétences numériques de collègues qui étaient dans la peur, l’appréhension ou le manque de matière. Et manifestement le résultat est atteint ! » La méthode d’évaluation formative de Marjorie facilite la vie des enseignants : elle les libère des tâches de correction, ce qui leur laisse plus de temps pour faire de la remédiation, mieux encadrer chacun de leurs élèves.

« Pour bien identifier les besoins, j’ai envoyé des questionnaires à mes collègues et élaboré des fiches de satisfaction que remplissent les participants à mes mini-formations du temps de midi. J’ai recouru à l’application Padlet qui génère des murs virtuels collaboratifs contenant à la fois des images, du son, du texte, des vidéos sous la forme de vignettes. C’est très personnalisé : j’apporte à chacun les outils et les solutions les mieux adaptés. Le NUMEFA m’a apporté la méthodologie », confie-t-elle. « Je dois maintenant apprendre à mieux vendre le concept. Il ne séduit en effet que les publics motivés. Je constate que c’est souvent plus difficile de convaincre les collègues qui débutent car ils doivent consacrer énormément de temps à la préparation de leurs cours au détriment parfois, du numérique . »

Nous vous invitons à (re)vivre l’interview de Marjorie pour découvrir tout le cheminement de son projet !

Article rédigé par Didier Albin.