Teach Transition : Une communauté de pratique pour technopédagogues (2/3)
Les communautés de pratiques au cœur de Teach Transition
Un espace où, entre pairs, l’on s’enrichit mutuellement d’échanges, de réflexions et de retours d’expériences à partir de problématiques concrètes. L’outil rendu populaire dans les années 90 par les travaux de Wenger est venu naturellement s’inviter au cœur de projet Teach Transition.
Voici maintenant plus de 2 ans que Jonathan Ponsard coordonne l’eduLAB, un espace destiné aux enseignants pour leur permettre de partager, expérimenter, prototyper et formaliser de nouveaux usages pédagogiques grâce au numérique. L’objectif : coupler le numérique avec les pédagogies actives, positives, ludiques et créatives dans un concept de classe flexible. Pour cet instituteur primaire et techno-pédagogue, le projet Teach Transition ouvre la porte à une reconnaissance officielle de ce nouveau métier qui articule pédagogie (alternative) et technologie.
Fédérer autour d’une communauté
Dans la feuille de route de Teach Transition, la communication et la pérennisation du projet est de la responsabilité de Technofutur TIC. Jonathan Ponsard: « Quelque part, je me suis dit qu’il pouvait être intéressant de « prendre de l’avance » en créant une communauté autour du projet pour pouvoir ensuite fédérer plus facilement autour de celui-ci, et donc le pérenniser. Lors de l’activité de lancement qui a eu lieu le 12 novembre 2020, 12 ateliers ont été organisés, dont 11 touchaient à la formation. Le nôtre avec Sabrin Housni s’intitulait « Bâtissons une communauté apprenante« . C’est l’un de ceux qui a réuni le plus de monde, une trentaine de participants sur 250 en tout.
Une communauté de pratique (ou Community of Practice – CoP – en anglais) est un groupe de personnes qui partagent un domaine d’expertise, une passion, un hobby, etc… et qui échangent autour de leurs savoir-faire et savoir-être, en transmettant leurs expériences et leurs connaissances au sein de cette communauté. Celle associée au projet Teach Transition a intuitivement été baptisée « La COP ».
Une CoP à 4 temps
Avec Sabrin Housni, Assistance de recherche dans le service d’ingénierie Pédagogique et du Numérique Éducatif de l’UMONS et avec 2 chercheuses de l’Université de Lille, Elfi Casanave et Marielle Léonard, Jonathan anime depuis plusieurs mois maintenant cette communauté apprenante de formation et d’échanges de pair à pair. « On a décidé de faire cela en 4 temps, sur base de 4 rencontres de 1,5 heures tous les deux mois. » La COP travaille à partir de thématiques concrètes :
- La première rencontre a permis de définir une première problématique de travail, ici comment motiver son équipe éducative à intégrer le numérique
- La deuxième rencontre a été le lieu de retours d’expériences et d’une mini formation de 1 heure sur la thématique préparée et donnée par 4 participants qui se sont manifestés en ce sens
- Au cours de la troisième rencontre, les participants se sont penchés sur les outils concrets pouvant être mobilisés et ont élaboré un guide pratique concernant la mise en œuvre d’une cellule numérique dans son établissement scolaire
- Le cycle s’est conclu par une séance de retours d’expériences de tests et de mises en pratique de projets particuliers
Au cours du second cycle, nous avons organisé un moment de rencontre sur Gather Town pour tisser des liens, aménagé une séance de partage pédagogique suivi de 2 moments de construction d’outils, les deux thématiques retenues étant « Comment mettre en place un e-Portfolio ? » et « Comment réaliser une veille efficace ? »
Ouverte à qui y trouve un intérêt
Pour le cadre technique, la COP s’est orientée vers les outils collaboratifs Google. Pour l’instant, elle compte une cinquantaine d’inscrits. « On se retrouve entre 20 et 30, actifs à chaque réunion. L’idée : faire grandir la communauté apprenante par un système de parrainage. On propose à chaque participant de parrainer un ami. La COP se veut ouverte à quiconque y trouve un intérêt. La seule contrainte : être sensible au monde de l’éducation. » Si une majorité des participants est issue du monde de l’enseignement, on trouve aussi dans la COP des participants issus de la communauté associative et éducative
Jeu de rôles
Le principe d’une COP est l’auto-organisation. « Les membres ont choisi leur logo, on a intégré un système de badge avec un rôle défini par les participants : il y a le coordinateur, l’animateur, le documentaliste, le facilitateur, le collaborateur et le membre. Dans chaque rôle, nous sommes sur un pied d’égalité. Nous sommes passés des 4 coordinateurs de départ (Sabrin Housni, Elfi Casanave, Marielle Léonard et moi-même) à 12 responsables. »
L’idée est d’inclure la COP dans le futur certificat mais aussi que les membres actuels occupent un rôle afin d’accueillir les nouveaux et, plus largement, afin de pérenniser la communauté. Nous avons ajouté l’outil Gather Town lors de certaines rencontres afin de permettre aux participants de se déplacer dans un espace virtuel et d’aller à la rencontre les uns des autres.
Intégration de la COP dans le certificat
Si c’est l’Université de Lille qui est le maître d’œuvre du design et de la conception de la formation, les partenaires ont opté pour une méthodologie basée sur la co-création. En ce sens, différents scénarios, dont la communauté de pratiques, sont en gestation pour pouvoir, au terme des différentes expérimentations, en opérer la synthèse dans la mouture finale.
Bruno De Lièvre, coordinateur du projet pour l’université de Mons et responsable du module d’évaluation ainsi que Sabrin Housni, ont intégré l’ensemble des groupes de travail afin d’avoir une vue panoramique du projet et d’opérer une évaluation en continu. « Chaque partenaire a ses spécificités et ce qui est important, c’est cette complémentarité. Chacun va vraiment apporter ses expertises. L’équipe de Pierre-André Caron de l’Université de Lille travaille sur un prototype basé sur l’analyse des profils sortants. Sur le premier volet, l’idée est de se demander finalement à quel profil on s’attend à la sortie de la formation et de créer celle-ci en ce sens. Sur le second, l’idée est de s’interroger sur les profils entrants de la formation. A quels types de personnes on peut s’attendre, quels profils vont entrer dans la formation et comment on différencie cette formation pour accompagner au mieux les différents profils. » En complément et en parallèle de ces deux focales, les partenaires travaillent à cerner le rôle et la place que la COP pourrait prendre dans Teach Transition. »
Rendez-vous le 22 septembre sur Gather Town
Sabrin Housni: « Cette COP est composée d’enseignants, de formateurs et de délégués numériques. Nous sommes en train de tester son animation pour voir comment on pourrait l’intégrer dans un futur certificat. L’objectif est aussi de valoriser le travail en cours effectué par la communauté de pratiques. Jonathan : « L’idée serait d’inclure la COP dans le futur certificat mais aussi que les membres actuels occupent un rôle afin d’accueillir les nouveaux et, plus largement, afin de pérenniser la communauté. Nous avons ajouté l’outil Gather Town lors de certaines rencontres afin de permettre aux participants de se déplacer dans un espace virtuel et d’aller à la rencontre les uns des autres. En outre, nous avons planifié un événement grand public à la rentrée, le 22 septembre prochain. »
Rendez-vous sur Gather Town pour découvrir la COP, le certificat, le référentiel de compétences et les différents acteurs du projet.
Article rédigé par Jean-Luc Manise (2/3)
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